Notre membre Monsieur Jean-Jacques Girardin nous a signalé un article intéressant récemment paru dans la Handelzeitung. Il en a également fait un résumé en français que nous reproduisons ici, avec nos remerciements pour cette contribution.
Résumé de l’article de presse « Unverkäufliche Bausünden » décrivant la situation du marché immobilier des résidences secondaires paru dans la « Handelszeitung » du 3.12.2020
INTRODUCTION Le marché des résidences secondaires dans les Alpes s'est redressé cette année, mais pas partout. Malgré le confinement au printemps et les restrictions de voyage pour les étrangers, la crise du Corona n’a pas ralenti les affaires avec les maisons de vacances dans les Alpes suisses. Au contraire, les agents immobiliers grisons et bernois interrogés par la "Handelszeitung" ont pu augmenter à la fois le nombre de propriétés vendues et leur chiffre d'affaires de 5 à 25 % par rapport à l'année précédente.
LES DIFFERENCES REGIONALES Dans les stations touristiques huppées comme Verbier et Zermatt, de l'Oberland bernois, ainsi que dans les principales destinations grisonnes, les prix proposés ont augmenté jusqu'à 10 %.
LE CAS VALAISAN Il n'y a qu'en Valais où l'offre des résidences secondaires a encore augmenté de 1087 en une année pour atteindre 6191 à la fin du mois de septembre. A Crans-Montana ou Loèche-les-Bains, les prix baissent en raison de l'offre excédentaire de propriétés de vacances.
L’offre inadaptée Selon l'agent immobilier Grégoire Dussex de Novagence à Anzère, certains propriétaires de Dubaï ou de Grande-Bretagne ne parviennent pas à trouver des acheteurs pour reprendre leurs chalets d'une valeur de 2,5 à 3,5 millions de francs. Les biens immobiliers de plusieurs centaines de milliers à 1,3 million de francs sont recherchés. Ce qui se trouve encore sur le marché est soit en mauvais état, soit trop cher, explique Kathy Berset Solioz, présidente de l'Association valaisanne des agences immobilières. A Anniviers, elle a vendu cette année encore des appartements de deux à trois pièces pour 300’000 à 400’000 francs. "Ceux qui coûtent plus de 450’000 francs ne peuvent pas être vendu".
Pas de pression à la vente sur les propriétaires Les appartements de vacances des années 1960 et 1970 dans des endroits comme Crans-Montana, Nendaz ou Loèche-les-Bains ne sont plus au goût du jour. L'expert de l'UBS, M. Skoczek explique : "Ils sont donc difficilement vendables. Les prix baissent en raison de l'offre excédentaire. Ceux qui peuvent se le permettre les conserveront tant que les frais de fonctionnement et les taux d'intérêt hypothécaires seront aussi bas qu'aujourd'hui".
Les propriétaires étrangers tentés de réaliser un gain au change Cependant, toute personne ayant payé son bien en £ ou en € avant 2011, réalisera toujours un gain de change, même si elle vend sa résidence secondaire en dessous du prix de d’achat. C'est l'une des raisons pour lesquelles les étrangers sont particulièrement désireux de se séparer de leurs biens. "Comme la Suisse est devenue trop chère pour eux à cause de la force du franc", explique Ferenc Till, d'Altitude Immobilier à Crans-Montana, il n'y a guère d’acheteurs étrangers. La demande est alimentée par les personnes vivant en Suisse.
ANNEXES : Les chiffres du 4ème trimestre 2019 au 3ème trimestre 2020
Le cas particulier du Valais dans le contexte national
Le Nouvelliste du 6.11.2018 - ATS Tribunal fédéral: cinq communes haut-valaisannes doivent revoir leur taxe de séjour Les règles édictées dans ces cinq communes ne sont pas conformes à la loi valaisanne sur le tourisme, estime le Tribunal fédéral.DR Après les recours de plusieurs propriétaires, cinq communes haut-valaisannes devront revoir leur taxe de séjour qui n'étaient pas calculées correctement. Le Tribunal fédéral a annulé une disposition figurant dans les règlements sur la taxe de séjour de cinq communes valaisannes. La durée d'occupation moyenne des logements n'était pas calculée correctement. Cette décision aura des conséquences sur le montant des taxes. Plusieurs propriétaires ont fait recours contre les règlements des communes de Goms, Obergoms, Bellwald, Unterbäch et Bürchen. Afin de déterminer la durée d'occupation moyenne des logements de vacances, les autorités s'étaient basées uniquement sur le nombre d'objets loués, sans prendre en compte d'autres formes d'hébergement. En outre, elles prélevaient dans certains cas un supplément de 9%. Ce dernier était justifié par le fait que toutes les nuitées n'étaient pas déclarées et n'entraient donc pas dans les statistiques. Ces règles ne sont ainsi pas conformes à la loi valaisanne sur le tourisme, estime le Tribunal fédéral dans un arrêt publié mardi. Il a donc annulé l'article litigieux dans les règlements sur la taxe de séjour des cinq communes. (arrêts 2C_1150/2018 et suivants du 8 octobre 2018) A Nendaz, le nouveau règlement vient d’être adopté par l’assemblée primaire. Il doit encore être homologué par la Conseil d’Etat. Le forfait de la taxe de séjour est fixé sur la base de la surface de la résidence secondaire. A Champéry un nouveau règlement vient d’être adopté mais il n’est pas encore disponible sur le site.
Le Nouvelliste du 19 octobre 2018 présente une page entière consacrée à nos recours. Nos commentaires : Il y est mentionné une taxe de 125.- . Il s’agit bien d’une taxe de CHF 125.- pour chaque lit (tarif dégressif et plafonné à CHF 875.- /an). Il est aussi mentionné que le Président de Leytron aurait déclaré ‘’Ces quelques opposants, qui ne veulent tout simplement pas payer la taxe de séjour, oublient que cette nouvelle contribution ne rapporte que 850'000 francs à la collectivité alors que le budget communal pour le tourisme atteint 1,1 million de francs. ’’ Il est totalement erroné de prétendre que nous ne voudrions pas payer la taxe, une telle assertion comporte un message qui est dommageable à la réputation des personnes concernées en les faisant passer pour de mauvais payeurs, ce qui est contesté avec fermeté. Quelques précisions : • Les recours ne contestent ni le tarif appliqué, ni le nombre de nuitées prises en considération. Le CE s’est malheureusement focalisé sur ce point en raison du jugement du TF concernant Loèche-les-Bains. • Le forfait est basé sur le nombre de pièces, mais il n'existe aucune définition légale précise définissant ce qu'est une pièce. o Exemple: les mezzanines ou les petites chambres d’enfant sont comptées pour deux adultes, alors que les enfants jusqu’à 5 ans sont exonérés et les autres paient demi-tarif. o Autre exemple : une veuve sans enfant utilisant seule sa résidence de 4,5 pièces doit acquitter une taxe de séjour de CHF 625.00, cela n’a pas été contesté. • L’exonération des propriétaires indigènes est considérée être inconstitutionnelle. Elle induit une discrimination entre les indigènes eux-mêmes. • Si la taxe ne rapporte ‘’que’’ CHF 850'000.- il faudrait aussi mentionner les autres impôts dont les propriétaires R2 doivent s’acquitter, sans oublier leur contribution importante à l’économie locale.